Profession: maman au foyer

Et oui pour le moment je suis maman au foyer! Quand ma fille aînée a eu trois mois, j'ai décidé d'arrêter de travailler malgré la crèche réservée et la reprise du boulot imminente (j'ai trouvé une remplaçante). Ce petit bout qui grandissait me passionnait et je voulais en profiter au maximum. Et l'allaiter à la demande... Mon mari m'a soutenue tout en doutant un peu de mon choix.

On ne peut pas dire que je me suis ennuyée! Les occupations ne manquent pas avec un bébé à la maison. De plus il y a pas mal d'activités pour les parents et leurs bébés. Le plus difficile a été les réactions des autres qui ne vivent pas cette situation: " Tu fais quoi de tes journées? Ah tu es à la maison" (sous entendu "tu ne fais rien, c'est facile, c'est la belle vie"...). "Ton mari te paye tout, il doit beaucoup travailler" (alors que le boulot de mon mari est le même que je travaille ou pas à l'extérieur). "Tu te sacrifies" alors que j'ai fait ce choix. J'étais aussi la première à me sous-estimer: depuis l'adolescence je comptais travailler à l'extérieur et mettre mes enfants à la crêche.

Il y a quelques mois, j'avais encore des difficultés à assumer mon choix. Ce qui m'a aidé, c'est mon mari qui a découvert de nombreux avantages à la situation (que je ne voyais pas toujours de prime abord), c'est de rencontrer d'autres mamans dans le même cas que moi. J'ai aussi découvert les coordonnées d'une association: :Femmes et Foyer (http://www.femmesetfoyer.be/).

Je me suis inscrite, j'ai reçu leurs revues et j'ai été à une de leurs réunions. Je me suis sentie écoutée et cela m'a aidée. Je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule avec ces questions et ces difficultés.

Les buts de Femmes et Foyer sont multiples: cette association se bat pour que le travail au foyer soit valorisé aux yeux de tous et que son rôle éducatif, social et économique soit reconnu. Elle se bat aussi pour que les femmes puissent choisir librement entre le travail familial ou professionnel (en effet certaines sont obligées de retravailler d'un point de vue financier alors qu'elles rêvent de rester avec leur bébé). Trois autres buts de l' asbl sont l'instauration d'un soutien financier pour le parent au foyer, un accès gratuit aux formations subvantionnées, et des aides et non des freins lors de la réinsertion professionnelle. L'association se bat aussi pour la reconnaissance du travail à temps partiel pour raisons familiales. Enfin l'asbl veut aussi que le temps de travail familial soit repris dans le calcul de la pension.

Et oui c'est parfois une vraie bataille pour pouvoir rester auprès de son enfant.

Pour moi ce choix s'est imposé quand ma fille aînée avait trois mois et j'ai du apprendre à l'assumer et à vivre avec certaines peurs liées à l'absence de rémunération (en cas de coups durs). Chez nous le budget est plus serré mais c'est possible: on ne part pas toujours en vacances ni au resto, les vêtements et les jeux sont parfois de seconde main, ...

Mais je suis contente d'être là. Je vois mes enfants grandir et ce n'est pas la course perpétuelle pour ne pas être en retard partout. Je suis là quand elles sont malades ou quand elles ont plus besoin de moi. Dès leur naissance, elles ont reçu un max de sécurité tout en rencontrant d'autres enfants lors de diverses activités ... J'ai appris à vivre plus au jour le jour avec la liberté de décider de chaque journée: quelle joie de ne pas être attendue chaque jour à la même heure quelque part.

C'est vrai que maman au foyer c'est un boulot 24h sur 24 et je me sens parfois envahie. Mais quand c'est trop alors je n'hésite pas à aller prendre l'air!